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Recrutement 2025 : les candidats prennent les rênes

Le marché de l’emploi en 2025 est marqué par un renversement du rapport de force en faveur des talents.

Après plusieurs années de tension, attirer les candidats est devenu un défi accru : 47 % des professionnels RH estiment qu’il a été plus difficile de recruter en 2024 qu’en 2023.

La pénurie de compétences place les candidats en position de force, au point que 85 % des employeurs évoquent un nombre insuffisant de candidatures pour leurs postes ouverts.

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Certaines entreprises admettent même que les conditions de travail proposées ne sont pas assez attractives (36 % le reconnaissent), ce qui souligne la nécessité de se remettre en question.

Dans ce contexte, de nouvelles dynamiques s’installent : les candidats choisissent autant qu’ils sont choisis, et les recruteurs doivent composer avec des talents plus confiants, exigeants et volatils.

Les séquelles de la pandémie et l’essor du télétravail ont redéfini les attentes. Désormais, les entreprises font face à des candidats qui savent ce qu’ils veulent et n’hésitent pas à vérifier la crédibilité des discours employeurs. Comme le note un expert, on assiste à « un rapport de force inversé entre employeurs et employés » .

Résultat : les entreprises doivent redoubler d’efforts pour convaincre des talents courtisés, dans un marché où la transparence, la flexibilité et l’authenticité deviennent des impératifs stratégiques.

Inbound Recruiting et IA générative

Un marché dominé par la confiance des candidats

En 2025, les candidats abordent le marché du travail avec assurance et hautes attentes. Fini le temps où un bon salaire suffisait à attirer un profil : désormais, la quête de sens s’impose au cœur de leurs priorités.

Les talents veulent adhérer à la mission de l’entreprise, voir un impact positif de leur travail et partager des valeurs – qu’il s’agisse d’engagement environnemental ou sociétal.

Lors des entretiens, des questions comme « En quoi mon travail fait-il une différence ? » ou « Cette entreprise partage-t-elle mes valeurs ? » deviennent courantes, signe que la nouvelle génération cherche avant tout un alignement avec la culture de l’employeur.

En parallèle, l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle est non négociable : les meilleurs candidats refusent de sacrifier leur bien-être. Le télétravail, les horaires flexibles ou encore les dispositifs de soutien à la santé mentale font partie des incontournables pour séduire les talents aujourd’hui.

Un emploi doit désormais s’intégrer harmonieusement dans la vie du candidat, sous peine de le voir filer vers une autre opportunité plus en phase avec ses attentes.

Parallèlement, on observe une approche centrée sur les compétences de plus en plus marquée. Côté candidats, beaucoup valorisent autant leurs soft skills (communication, travail d’équipe, créativité, adaptabilité) que leurs compétences techniques, et attendent des recruteurs qu’ils reconnaissent cette dimension humaine.

Côté entreprises, le recrutement se focalise moins sur les diplômes qu’autrefois : seuls 11 % des recrutements se basent encore sur le diplôme, l’expérience et le savoir-faire prenant le pas dans la décision finale.

La quasi-totalité des employeurs accorde désormais une importance déterminante aux compétences comportementales, telles que la capacité à travailler en équipe, l’autonomie ou le respect des consignes.

Nouveau call-to-action

Les candidats l’ont bien compris et mettent en avant ces atouts « humains » dans leur CV et entretiens. Ils arrivent en entretien en confiance, conscients que dans de nombreux secteurs la pénurie de talent joue en leur faveur.

Cette confiance se traduit par une plus grande sélectivité : ils n’hésitent pas à décliner une offre qui n’apporterait pas l’évolution ou le cadre de travail espéré.

En somme, le candidat de 2025 se comporte comme un acteur libre, à la fois exigeant sur le sens du travail et sûr de la valeur de ses compétences sur le marché.

Réseaux sociaux et recrutement : l’incontournable mutation digitale

La révolution numérique a profondément transformé les méthodes de recherche d’emploi et de recrutement, au point que réseaux sociaux et plateformes en ligne sont devenus incontournables en 2025. Côté candidats, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 82 % des demandeurs d’emploi utilisent les réseaux sociaux pour trouver un job.

LinkedIn, Facebook, Twitter, Instagram, TikTok – toutes ces plateformes sont explorées pour repérer des offres, activer son réseau ou se renseigner sur les employeurs potentiels.

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Côté recruteurs, l’engouement est tout aussi réel : environ 7 entreprises sur 10 privilégient les réseaux sociaux pour recruter. LinkedIn domine (utilisé par 94 % des recruteurs ayant recours aux réseaux), mais d’autres réseaux complètent la panoplie (Facebook est utilisé par 66 %, Twitter 52 %) afin de toucher des audiences variées.

Cette mutation digitale s’explique par les avantages qu’offrent ces canaux : diffusion rapide et large des offres, accès à un vivier quasi illimité de profils, et possibilité d’approcher directement des candidats passifs. En effet, selon LinkedIn, 70 % des talents ne recherchent pas activement un emploi mais restent ouverts aux opportunités.

Les réseaux sociaux permettent justement d’atteindre ces profils en veille, via du contenu sur la marque employeur ou des sollicitations personnalisées. Pour les entreprises, soigner sa présence en ligne est devenu essentiel : c’est un moyen de se démarquer et de montrer ses valeurs de façon vivante.

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Publier des aperçus de la vie d’entreprise, des témoignages de collaborateurs ou des initiatives RSE sur LinkedIn ou Instagram peut susciter l’intérêt de candidats qui autrement n’auraient pas candidaté.

Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à cette approche digitale. Habituées à naviguer entre différentes applications, elles attendent des interactions fluides et authentiques sur ces plateformes.

Près de 79 % des candidats de moins de 35 ans utilisent les réseaux sociaux dans leur recherche d’emploi, preuve que ce n’est plus un canal alternatif mais bien une norme pour la nouvelle vague de travailleurs. Par ailleurs, ces candidats ultra-connectés ne se contentent pas d’y chercher des offres : ils s’en servent aussi pour scruter la réputation des employeurs.

En 2025, recruter passe donc inévitablement par une stratégie digitale solide : les RH deviennent community managers, et les réseaux sociaux un terrain sur lequel se joue une partie de l’attraction des talents.

Le site carrière : un passage obligé mais à double tranchant

Malgré la montée en puissance des réseaux sociaux, le site carrière de l’entreprise demeure un point de passage quasi obligé pour les candidats – mais attention à l’effet boomerang.

D’un côté, il s’agit de la vitrine officielle des opportunités et de la culture d’entreprise, souvent la destination finale d’un candidat avant de postuler.

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De l’autre, s’il est mal conçu ou le processus de candidature trop laborieux, il peut faire fuir même les plus motivés. Les statistiques sur l’expérience candidat en ligne sont édifiantes : le taux d’abandon moyen d’une candidature en ligne avoisine les 92 %.

Autrement dit, sur 100 candidats qui cliquent sur “Postuler”, seulement 8 vont au bout ! Les raisons ? Des formulaires interminables, des comptes à créer, une interface peu ergonomique… Un site carrière mal optimisé peut à lui seul faire capoter 32 % des candidatures en cours de route.

La majorité des talents d’aujourd’hui refuse d’ailleurs d’y consacrer trop de temps : 60 % des postulants ne sont pas prêts à passer plus de 5 à 10 minutes sur une candidature.

Si décrocher un entretien leur demande de ressaisir des informations déjà sur le CV ou de remplir 20 champs obligatoires, beaucoup abandonneront purement et simplement le processus.

Cet état de fait fait du site carrière une arme à double tranchant : indispensable pour candidater, mais potentiellement rédhibitoire s’il offre une mauvaise expérience. Les entreprises en ont pris conscience et commencent à réagir en simplifiant leurs parcours de candidature. Par exemple, plus de la moitié des employeurs européens imposaient encore aux candidats de créer un compte en 2022 pour postuler, mais ce pourcentage est tombé à 53 % récemment.

De même, le temps moyen nécessaire pour compléter une candidature en ligne a été réduit à moins de 5 minutes (4 min 58 en moyenne contre plus de 6 minutes auparavant). Près de la moitié des candidats peuvent désormais profiter d’une fonction “Postuler en un clic” sur les sites carrières, ce qui fluidifie grandement l’expérience.

Ces évolutions montrent qu’investir dans l’UX du site carrière n’est plus un luxe mais une nécessité pour ne pas perdre des talents en route.

Néanmoins, de nombreuses entreprises pourraient encore mieux exploiter ce canal. Par exemple, le contenu vidéo reste très sous-utilisé sur les pages emploi : seulement 4 % des offres d’emploi publiées sur les sites carrières incluent du contenu vidéo, alors que ce format interactif peut accrocher l’attention et faire la différence. Intégrer des vidéos de présentation des métiers, des visites virtuelles des locaux ou des témoignages de collaborateurs pourrait renforcer l’engagement des candidats et rendre l’entreprise plus tangible à leurs yeux.

En 2025, le site carrière demeure un passage obligé, mais c’est un exercice d’équilibriste pour les recruteurs : il doit être complet mais pas indigeste, attractif tout en restant simple d’usage.

Bien maîtrisé, il est un atout de la marque employeur ; mal maîtrisé, il devient un filtre impitoyable écartant une grande partie des candidats potentiels.

L’intelligence artificielle, un allié encore sous-exploité ?

L’intelligence artificielle (IA) s’est invitée dans le monde du recrutement, aussi bien du côté des candidats que des recruteurs, mais son potentiel semble encore loin d’être pleinement exploité en 2025.

Du point de vue des chercheurs d’emploi, l’IA est progressivement adoptée comme un outil d’appoint dans la quête du poste idéal. En France, près d’un candidat sur deux a déjà eu recours à une solution d’IA au cours de sa recherche d’emploi et l’a jugée efficace.

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Concrètement, 46 % des demandeurs d’emploi ont testé des outils d’IA pour les aider, par exemple pour améliorer leur CV ou rédiger une lettre de motivation sur mesure, et 40 % s’en servent précisément pour obtenir des CV et lettres plus percutants via des outils comme ChatGPT ou Canva.

Ces “assistants virtuels” aident à soigner la forme de la candidature, à trouver les bons mots-clés, voire à préparer des réponses d’entretien en s’entraînant avec un chatbot.

Toutefois, cette utilisation par les candidats reste encore timide au regard des opportunités. Beaucoup reconnaissent ne pas maîtriser toutes les possibilités offertes par l’IA. Seuls 41 % des candidats estiment posséder une bonne ou excellente maîtrise des outils d’IA générative dans leur recherche d’emploi.

Par exemple, alors que 79 % des candidats se disent prêts à essayer des applications d’IA pour optimiser leur CV, seulement 29 % l’ont concrètement fait jusqu’à présent.

Ce décalage montre que l’IA est perçue comme un allié potentiel plus qu’elle n’est encore un réflexe systématique. Nombre de chercheurs d’emploi restent sur la réserve, par crainte de résultats standardisés ou tout simplement par manque d’information sur les outils disponibles.

Il y a donc un gisement d’efficacité non exploité : génération automatique de CV, analyse des offres pour faire matcher son profil, entraînement à des tests techniques via des simulateurs… autant de pistes où l’IA pourrait booster la confiance des candidats et leurs performances, mais qui restent en retrait pour l’instant.

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Côté recruteurs et professionnels RH, l’IA s’impose progressivement comme un levier d’efficacité, même si son intégration est inégale selon les organisations. En 2024, pas moins de 79 % des recruteurs français déclaraient utiliser des outils d’IA générative (type ChatGPT) dans le cadre de leurs activités, soit une adoption qui a doublé en un an (ils n’étaient que 38,5 % en 2023).

La très grande majorité anticipe d’ailleurs que ces technologies joueront un rôle significatif dans le recrutement à l’avenir – 98 % des recruteurs interrogés s’attendent à ce que l’IA prenne une place importante, dont 72 % lui prédisent même un rôle très important.

Loin d’être perçue comme une menace, cette évolution est majoritairement vue d’un bon œil : 61 % des recruteurs ont une vision positive de l’IA générative en recrutement (contre seulement 6 % de sceptiques).

Dans les faits, l’IA est aujourd’hui mobilisée par les recruteurs surtout pour automatiser des tâches chronophages ou améliorer la communication avec les candidats. Par exemple, 75 % des recruteurs utilisateurs d’IA s’en servent pour rédiger des offres d’emploi, 59 % pour générer des messages d’approche personnalisés sur les réseaux sociaux, et environ la moitié pour poster du contenu sur les pages carrières.

D’autres fonctionnalités existent – rédaction de réponses aux candidats non retenus, tri initial des CV, évaluation automatisée de certaines compétences – mais elles restent moins répandues ou utilisées “à plus petite échelle” pour le moment.

On peut donc parler d’un allié encore partiellement sous-exploité : les bénéfices de l’IA (gain de temps, objectivité accrue dans la présélection, amélioration de l’expérience candidat via des chatbots disponibles 24/7) sont reconnus, mais beaucoup de recruteurs tâtonnent encore sur la meilleure façon de l’intégrer sans déshumaniser le processus.

Un signe encourageant, cependant, est que les candidats eux-mêmes sont plutôt favorables à l’IA dans le recrutement si elle apporte équité et efficacité. 58 % des postulants français estiment par exemple que l’IA peut être moins partiale qu’un recruteur humain et améliorer l’équité du processus.

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La clé sera donc d’utiliser l’IA comme un complément – pour faciliter la mise en relation et la sélection – tout en maintenant une touche humaine dans les interactions décisives, afin de ne pas rebuter ceux qui craignent une déshumanisation complète.

En 2025, l’IA s’affirme comme un précieux assistant du recruteur moderne, mais son plein potentiel reste à déployer, tant que persisteront des zones d’ombre sur son utilisation optimale et éthique.

Les défis de l’authenticité et de la transparence

Si les technologies évoluent, une constante demeure : l’importance cruciale de la confiance entre candidats et employeurs.

En 2025, plus que jamais, les candidats exigent de l’authenticité et de la transparence de la part des entreprises – et n’hésitent pas à épingler les contradictions entre le discours et la réalité. La transparence sur les éléments concrets, d’abord, est devenue un incontournable du processus de recrutement.

Le sujet du salaire en est un bon exemple. Moins d’une entreprise sur 10 inclut la rémunération dans ses offres d’emploi, mais cette opacité ne passe plus auprès des talents : près de la moitié des candidats refusent désormais de postuler si le salaire n’est pas clairement affiché dans l’annonce.

Chez les jeunes diplômés, cette proportion est tout aussi élevée, signe que la nouvelle génération valorise la clarté sur ce point sensible.

D’ailleurs, une étude récente a montré que 26 % des 18-25 ans ont déjà abandonné un processus de recrutement en cours faute de clarté sur la rémunération et les avantages proposés.

Le message est clair : les zones d’ombre sur des aspects aussi fondamentaux que le salaire ou les conditions de travail constituent un frein, voire un repoussoir, pour des candidats souvent sollicités par ailleurs.

La donne est en train de changer jusqu’au niveau législatif – une directive européenne va imposer la transparence salariale d’ici 2026 – et les employeurs ont tout intérêt à prendre les devants pour ne pas perdre la confiance des talents.

Au-delà des chiffres, c’est une exigence d’authenticité globale qui s’exprime. Les candidats de 2025 arrivent souvent très renseignés en entretien, et continuent de vérifier les dires des recruteurs tout au long du processus. L’ère du recrutement à sens unique est révolue : un responsable RH ou un manager doit s’attendre à ce que ses affirmations soient scrutées et confrontées aux informations disponibles.

Réseaux sociaux, bouche-à-oreille, sites d’avis de salariés… tout sert à confronter la vitrine de l’entreprise à sa réalité interne. Une page « Carrières » vante une ambiance conviviale ? Le candidat ira voir sur Glassdoor ce qu’en disent les employés. Et si les retours sont négatifs ou contradictoires, cela pourra suffire à le faire renoncer.

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En effet, des avis défavorables ou incohérents en ligne figurent parmi les facteurs qui refroidissent nombre de chercheurs d’emploi en cours de route.

De même, proclamer des valeurs d’entreprise (diversité, écologie, équilibre de vie…) sans actions tangibles ni cohérence interne expose les employeurs à un rejet de la part de candidats désabusés par les promesses creuses.

Pour relever ces défis, certaines entreprises innovent et jouent la carte de l’ouverture. Par exemple, environ 8 % des employeurs permettent désormais aux candidats d’échanger avec des collaborateurs en poste avant même de finaliser leur candidature.

L’idée est de donner un accès direct aux coulisses de l’entreprise, afin que le candidat se fasse sa propre opinion et perçoive la culture de l’intérieur. De même, on voit émerger des communications plus honnêtes sur les réseaux : partager non seulement les succès mais aussi les défis, répondre publiquement aux avis (même négatifs) ou admettre des axes de progression.

Ces pratiques, encore minoritaires, peuvent faire la différence pour conquérir des talents en quête de sincérité. En parallèle, impliquer les employés dans le recrutement en tant qu’ambassadeurs aide à projeter une image authentique. Qui de mieux que les salariés eux-mêmes pour parler de ce qui fait la vraie vie de l’entreprise ?

Valoriser ces voix internes, par des témoignages vidéo ou des interventions dans des forums métiers, renforce la confiance des candidats et démontre que l’entreprise n’a rien à cacher.

En somme, le binôme authenticité-transparence est devenu un véritable pilier de la marque employeur en 2025. Les recruteurs doivent composer avec un public candidat lucide et informé, souvent méfiant à l’égard du discours corporate standardisé.

Cela implique d’assumer pleinement ses pratiques (rémunération, processus, culture) et de communiquer de manière factuelle et cohérente.

Le gain à la clé ? Une crédibilité accrue et la capacité d’attirer des candidats qui se projettent vraiment dans l’entreprise – et qui, une fois embauchés, n’auront pas le sentiment d’avoir été trompés sur la marchandise.

Themen: Inbound Recruiting, IA