Il est clair que la digitalisation a profondément bouleversé le processus de recrutement, jusque dans le vocabulaire.
Il est parfois difficile de s'y retrouver dans les appellations : e-recrutement, recrutement 2.0 et maintenant, recrutement 3.0. Que signifient ces expressions ?
Les nouvelles technologies ont remis à plat le rapport entre candidats et entreprises, voire l'ont inversé. Aujourd’hui, les parties prenantes doivent s’adapter à la virtualisation partielle ou totale du processus RH dans son ensemble, et du recrutement en particulier.
Pour cela, les sociétés ont développé des plateformes interactives sur leurs sites institutionnels (espaces carrière ou sites carrière dédiés) pour promouvoir la candidature en ligne.
L’enjeu est de recruter les meilleurs talents en un temps optimal grâce aux outils web.
Le e-recrutement, dont font partie le recrutement 2.0 et 3.0, permet de réduire les coûts du recrutement, de diffuser rapidement des annonces et d'en simplifier la mise à jour, de partager des informations utiles sur l'entreprise, d'améliorer la qualité du suivi des candidatures et de créer un vivier de candidats.
Jusqu'au milieu des années 2000, Internet avait relativement peu modifié les modes de recrutement. Pour l'essentiel, il avait simplement transformé les annonces papiers en annonces web et les armoires de CV en documents électroniques partageables.
L'arrivée ce que l'on appelle "Web 2.0", incluant notamment les réseaux sociaux, a révolutionné le processus d'embauche. Entreprises comme candidats gèrent désormais leur identité numérique à travers leur présence sur des blogs, des réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadeo, etc.) ou généralistes (Facebook, Twitter, etc.), des sites carrière ou des sites CV interactifs, comprenant des vidéos et des formulaires de contact.
Le candidat, comme le recruteur, deviennent ainsi proactifs : le premier en développant son réseau, par exemple, en contactant des "amis d'amis" susceptibles de l'aider ou de le coopter, le second en devenant animateur de communautés autour de la marque employeur et/ou d'une spécialité métier.
Le recrutement 3.0 va plus loin en introduisant davantage de techniques issues du Marketing digital, comme l'optimisation du taux de conversion, la notion de Persona, l'envoi automatisé d'email, tout en mettant en avant la notion d'expérience candidat, digitale ou non.
Ces procédés ont été réunis au sein d'une méthodologie à l'efficacité redoutable : l'Inbound Recruiting, aussi parfois appelé Inbound Recrutement.
L'Inbound Recruiting est une approche globale (holistique) qui permet de donner de la cohérence aux différents outils utilisés par les recruteurs.
Il permet notamment de renforcer l’image et la crédibilité employeur de l’entreprise, grâce à des publications régulières et de qualité publiées sur le blog carrière et relayées sur les réseaux sociaux.
On ne peut pas vraiment parler d'un changement radical donc mais plutôt d'une consolidation de l'existant, c'est-à-dire l’intégration de l'acquisition des talents, du traitement des candidatures et des différentes approches de sourcing au sein d'un même processus.
En d'autres termes, on assiste à une simplification nécessaire pour faire gagner du temps aux recruteurs, tout en augmentant la précision et l’adéquation entre les candidatures reçues et les postes proposés.
Un autre aspect important du recrutement 3.0 est l'implication des collaborateurs en tant que porte-paroles et bâtisseurs de l'e-réputation employeur de leur entreprise, grâce entre autres au bouche-à-oreilles, aux réseaux sociaux et à l’activité en ligne.
Cette cohérence globale dans le discours, articulée dans un storytelling efficace, et dans la méthode, celle de l'Inbound Recruiting, vise à privilégier la rencontre du bon candidat avec le bon message et la bonne entreprise.